Avez-vous déjà fait l’expérience lors d’une soirée de suivre un dialogue intéressant entre deux personnes qui ne s’adressaient pas particulièrement à vous et qui ne cherchaient pas à vous convaincre mais dont les échanges vous semblaient suffisamment intéressants pour les écouter et pour y réfléchir après coup ?
C’est l’expérience que j’ai faite à la lecture d’un dialogue entre Dominique Wolton et le pape François intitulé Politique et société. Ce n’est pas à proprement parler un livre d’entretiens au sens où il s’agirait d’une longue interview sur le modèle du Choix de Dieu réalisé par le même Dominique Wolton et Jean-Louis Missika avec Jean-Marie Lustiger en 1989.
C’est d’abord une conversation à bâtons rompus entre deux individus qui échangent dans un climat de confiance et de bienveillance. D’où quelques redites, une discussion part parfois dans toutes les directions et un Dominique Wolton qui s’exprime autant que le pape François voire plus par endroits. Ce n’est donc pas un travail de journaliste : Dominique Wolton n’a jamais été journaliste et n’a jamais prétendu l’être.
Une fois admis ces prémisses je pense qu’on peut se plonger avec profit dans la lecture de ce dialogue. Je livre ci-dessous mes impressions de lecture dans l’espoir que cela incitera les lecteurs de cet article à devenir des lecteurs de Politique et société.
1/ Mettre l’accent sur la pédagogie et le discernement
Toutes les personnes qui ont eu la chance de s’entretenir en privé avec le pape émérite Benoît XVI s’accordaient à dire que, lorsqu’on avait une discussion avec lui on en ressortait plus intelligent… et donc plus libre.
Le cardinal Ratzinger, dont la culture théologique et l’intelligence dépassaient largement celle de la plupart de ses interlocuteurs même les plus brillants, se mettait toujours à l’écoute et au niveau de celui ou de celle qui lui parlait. Il reformulait positivement l’objection qui lui était faite ou la question qui lui était posée, puis complétait, élargissait et, le cas échéant, corrigeait parfois ce qui devait l’être mais toujours avec délicatesse et en explicitant. Il amenait ainsi son interlocuteur à un niveau supérieur de compréhension (à moins que ce ne soit à un niveau plus profond ?).
Il était toujours animé du souci de l’accompagner en marchant à ses cotés et surtout à son rythme afin de l’éclairer pour le rendre plus libre. Chez Joseph Ratzinger l’amour de la vérité était indissociable de la vérité de l’amour qui s’incarnait dans une pédagogie sur-mesure.
C’est la même attitude que l’on retrouve chez le pape François. En bon jésuite, il conçoit son pontificat en jésuite c’est-à-dire qu’il cherche à se comporter comme directeur spirituel universel et, comme tout bon directeur spirituel, il invite ceux auxquels il s’adresse à exercer leur propre discernement. Il les invite à discerner ce qui est bon dans leur vie non seulement pour s’y tenir mais surtout pour en faire le point de départ d’un cheminement au cours duquel ils pourront faire ou approfondir l’expérience de Dieu.
Cette attitude n’a rien de nouveau en elle-même mais il faut croire que, compte tenu du poids des mauvaises habitudes accumulées, ce programme de conversion intérieure et de changement d’attitude constitue une vraie révolution culturelle.
Elle explique également le malaise de ceux qui souhaitaient une réponse catégorique – dans un sens ou dans un autre – à la question de l’accès à la communion des divorcés-remariés. La réponse pontificale était en effet de discerner avec les intéressés.
Comme à son habitude le pape le dit avec une simplicité désarmante: « Hélas, nous les prêtres, nous sommes habitués aux normes figées. Aux normes fixes. Et c’est difficile pour nous, cet accompagner sur le chemin, intégrer, discerner, dire du bien. Mais ma proposition, c’est bien ça ».
D’où les réticences du pape François vis-à-vis, non pas de la doctrine ou de la morale, mais d’une approche doctrinale ou simplement morale des problèmes et des drames contemporains. D’où l’incompréhension et l’exaspération de ceux qui n’attendent pas autre chose du pape et qui, pour cette raison, ne peuvent pas ou ne veulent pas écouter des propos qui ne correspondent pas à leurs attentes.
Mais si sa proposition est typiquement jésuite elle est surtout typique de Jésus qui accompagne les pèlerins d’Emmaüs sur le chemin, les interroge et les éclaire sur le sens des Ecritures avant de se révéler à eux dans la fraction du pain. Ou de Jésus qui s’adresse à la Samaritaine en partant de sa préoccupation concrète (elle veut puiser de l’eau) et non de sa situation maritale illégitime (l’homme avec lequel elle vit n’est pas son mari[1]) ou de son appartenance aux Samaritains, les hérétiques irrécupérables aux yeux de juifs pieux.
Dieu, quand il se fait homme en Jésus Christ, s’adresse à chaque personne individuellement, sans l’enfermer dans ses erreurs ou ses fautes, mais en faisant du sur-mesure.
2/ La communication comme acte d’humilité et de charité
C’est sans doute pour cela que le pape François insiste beaucoup sur la communication authentique qui n’est pas d’abord une transmission d’informations mais d’abord un acte relationnel c’est-à-dire un acte d’humilité et de charité.
C’est un acte de charité dans la mesure où il consiste à sortir de soi-même pour aller chercher l’autre là où il est et là où il en est. C’est un acte d’humilité dans la mesure où il consiste à faire le premier pas vers l’autre et à s’ajuster à lui plutôt que d’attendre de lui qu’il fasse l’effort de s’adapter à moi. C’est un acte relationnel qui consiste à apprivoiser autrui et à se laisser apprivoiser par lui pour pouvoir cheminer à ses côtés et aller à son pas au lieu de lui imposer le nôtre.
L’attitude que le pape François développe et explicite n’est pas nouvelle puisqu’elle est celle de Dieu le Père qui fait le premier pas vers Abraham et celle de Dieu le Fils qui s’incarne – dans une étable qui plus est ! – pour rejoindre l’humanité.
C’est ce que nous rappelle saint Paul : « Le Christ Jésus ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix » (2, Philippiens 6-8).
C’est ce qui explique la sévérité du pape François vis-à-vis du cléricalisme car il y voit un contre-témoignage inadmissible car trop lourd de conséquences : « Les voici, les deux faiblesses graves que je connais : le cléricalisme et la rigidité (…) Je n’aime pas quand je tombe sur un prêtre qui dans sa paroisse a affiché ses disponibilités de telle heure à telle heure. Et quand le fidèle dit d’accord, qu’il y va à l’heure indiquée et qu’au lieu de trouver un prêtre, il tombe sur une secrétaire, parfois un peu revêche, qui lui a dit que le père est trop occupé ! Ça c’est l’anti-communication et l’anti-évangile… »
Le pape François ne concevant pas autrement la communication que comme un acte de charité, il considère logiquement le refus de la communication ou sa contrefaçon (ce qui revient au même) comme un refus de la charité et donc un refus de Dieu : « Communiquer c’est s’abaisser comme le fait le Christ avec l’homme ».
Sa dénonciation du cléricalisme n’est pas une concession démagogique à l’air du temps. Sa préférence pour les pécheurs qui se reconnaissent comme tels a pour corollaire l’inquiétude que suscite chez lui la rigidité parce qu’elle est facteur de stagnation voire de régression spirituelle et donc humaine. C’est la version inquiète du fameux adage « Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière ».
3/ Reconnaître son propre péché pour pouvoir accueillir la grâce.
Là encore rien de superficiel ou de futile dans ses propos mais la vive conscience que le Christ est venu pour les pécheurs et non pour ceux qui se croient bien portants : « derrière chaque rigidité il y a une incapacité à communiquer. Quand je tombe sur une personne rigide, surtout un jeune, je me dis aussitôt qu’il est malade. Le danger est qu’il cherche la sécurité ».
A l’inverse les faiblesses et les péchés qui sont assumés et reconnus comme tels l’inquiètent peu : « La richesse de l’Eglise se trouve là : chez les pécheurs. Pourquoi ? Parce que quand tu te sens pécheur, tu demandes pardon, et ce faisant, tu lances un pont ».
Les péchés et les faiblesses assumés et reconnus peuvent constituer le point de départ d’un cheminement et d’un itinéraire spirituel, à l’image de celui de saint Augustin ou du bienheureux Charles de Foucauld. C’est pourquoi le pape François dit explicitement : « Moi j’ai peur de la rigidité. Je préfère un jeune désordonné, avec des problèmes normaux, qui s’énerve…car toutes ces contradictions vont l’aider à grandir ».
Quant aux stratégies d’évitement et aux dénis de réalités qu’inspire la rigidité à ceux qui en sont atteints il est d’une lucidité à la fois sereine et sans complaisance : « Les hommes qui sont malades psychologiquement le pressentent inconsciemment. Ils ne le savent pas mais ils le sentent et vont chercher des structures fortes qui les défendent dans la vie. Ils deviennent policiers, ils s’engagent dans l’armée ou dans l’Eglise. Des institutions fortes pour se défendre. Ils font bien leur travail, mais une fois qu’ils se sentent en sûreté, inconsciemment, la maladie se manifeste. Et là surviennent les problèmes ».
Quand il parle de ceux qui fuient leurs faiblesses en entrant dans l’Eglise, on ne peut que penser aux invectives de Jésus contre les pharisiens : « Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des tombeaux blanchis qui paraissent beaux de l’extérieur et qui, à l’intérieur, sont pleins d’ossements de morts et de toutes sortes d’impuretés » (Matthieu 23, 27).
4/ Partir du concret
Un aspect très intéressant de ce dialogue est qu’il permet de constater que le pape François ne raisonne pas à partir de principes abstraits mais qu’au contraire il part toujours de la complexité du réel avec toutes ses contradictions : la personne telle qu’elle est et dans la situation qui est la sienne au moment où on la rencontre ; mais aussi les données politiques complexes et la réalité intime du peuple.
Il ne prône absolument pas la disparition des identités, au contraire : « Concernant le dialogue interreligieux, il doit exister mais, on ne peut pas établir un dialogue sincère entre les religions si l’on ne part pas de sa propre identité. J’ai mon identité et je parle avec la mienne ».
A Dominique Wolton qui lui parle des migrants il répond : « Oui on peut en parler, toutes les religions parlent des réfugiés. Mais il y a des problèmes politique, et certains pays n’ont pas assez de place, d’autres n’ont pas le courage nécessaire, et d’autres ont peur. D’autres n’ont pas su intégrer les immigrés et ils les ont ghettoïsés. C’est très complexe. Considérons le problème des Africains, par exemple. Ils fuient la guerre et la faim. Et quand il y a la guerre et la faim chez eux, le problème arrive ici ensuite. On doit aussi se demander : pourquoi y a-t-il une guerre là-bas ? Qui donne les armes ? »
L’intérêt des propos du pape François est de partir de la complexité du réel sans en tirer argument pour escamoter les questions qui fâchent. En partant des situations concrètes il pose des questions concrètes qui sont souvent des questions tabou c’est-à-dire, au sens littéral du terme, des questions dont on ne parle pas parce qu’elles sont trop embarrassantes.
« Le problème commence dans les pays d’où viennent les migrants. Pourquoi quittent-ils leurs terres ? Par manque de travail ou à cause de la guerre. Ce sont les deux principales raisons. Le manque de travail, parce qu’ils ont été exploités – je pense aux Africains. L’Europe a exploité l’Afrique… Je ne sais pas si l’on peut le dire ! Mais certaines colonisations européennes… oui, elles l’ont exploitées (…) la première chose que l’on doit faire, et je l’ai dit devant les Nations Unies, au Conseil de l’Europe et partout, c’est de trouver, là-bas des sources de création d’emplois, et d’y investir ; il est vrai que l’Europe doit investir également chez elle. Car ici aussi, il y a un problème de chômage. L’autre raison des migrations, ce sont les guerres. On peut investir, les gens auront une source de travail et n’auront plus besoin de partir, mais s’il y a la guerre, ils devront tout de même fuir. Or, qui fait la guerre ? Qui fournit les armes ? Nous ».
En braquant les projecteurs sur la question du trafic d’armes il soulève une question très intéressante mais également très embarrassante pour les pays occidentaux. Une question qui n’est pas récente et qui est même récurrente.
Déjà dans l’album de Tintin L’oreille cassée – publié en album de 1935 à 1937 dans les pages du Petit Vingtième – Hergé dénonçait cette réalité en mettant en scène le personnage de Basil Bazaroff, qui fait fortune en vendant les mêmes armes à deux pays belligérants. Ce personnage fictif était inspiré d’un personnage bien réel celui-là : Basil Zaharoff (1849-1936). C’était un marchand d’armes et financier d’origine grecque détenant plusieurs passeports, familier des grands de ce monde et dont la spécialité était d’alimenter tous les conflits en cours en vendant des armes à tous les camps en même temps. Son immense fortune lui permit même de se lancer dans des actions philanthropiques….
Le pape ne fait donc pas œuvre d’originalité quand il déclare : « nous les leur fournissons pour qu’ils se détruisent, finalement. On se plaint que leurs migrants viennent nous détruire (…) Nous provoquons le chaos, les gens fuient, et nous, que faisons-nous ? Nous disons : Ah non, débrouillez-vous ! Je ne voudrais pas utiliser de mots trop durs, mais on n’a pas le droit de ne pas aider les gens qui arrivent. Ce sont des êtres humains ».
5/Une conception du peuple qui rejoint celle de Georges Bernanos
Partant des réalités concrètes et de la complexité du réel le pape François part et parle beaucoup de la spiritualité du peuple. Non seulement de la piété populaire mais même, de manière plus étonnante, sa théologie : « Le peuple a sa piété, sa théologie. Elles sont saines et concrètes. Fondées sur les valeurs de la famille, du travail. Même les péchés du peuple sont des péchés concrets ». En revanche les péchés de ces théologies idéologiques ont trop d’angélicalité. Les péchés les plus graves sont ceux qui ont beaucoup d’angélisme ».
C’est aussi pour cela qu’il se méfie des contrefaçons du peuple comme la théologie de la libération inventée par des intellectuels coupés du peuple : « Le peuple n’a jamais accepté ces petits groupes ».
La partie la plus intéressante de son propos sur le peuple c’est justement son refus des contrefaçons idéologiques du peuple, qu’elles soient marxistes ou nationalistes. Il le justifie au nom de la réalité vivante du peuple qu’il distingue toujours de son travestissement en une catégorie intellectuelle, en une construction idéologique, un pur produit de l’esprit de système qui cherche à mettre la réalité au service d’un projet politique arbitraire puisque ne respectant pas la vérité.
« Le peuple n’est pas une catégorie logique. C’est une catégorie mythique. C’est un mythos. Pour comprendre le peuple, il faut aller dans un village de France, d’Italie ou d’Amérique. Ce sont les mêmes. Et là, on vit la vie du peuple. Mais on ne peut pas l’expliquer (…) pour comprendre le peuple, tu dois vivre avec le peuple. Et seuls ceux qui ont vécu avec le peuple le comprennent ».
Cette idée de catégorie mythique plus que logique c’est un continuum de manières d’être et de se comporter qui se transmet de génération en génération sans forcément être théorisé et qui ne peut être instrumentalisé par le pouvoir politique en place le rapproche naturellement Charles Péguy – «Il a compris le peuple, et très bien » – mais surtout de Georges Bernanos : « Et il y a un autre Français remarquable : Bernanos. Lui, il a compris le peuple, il a compris cette catégorie mythique ».
Bernanos en effet dénonce la réduction de la Patrie à la catégorie juridique de Nation, elle-même réduite à la notion d’Etat pour aboutir à l’appareil d’Etat, sorte de Moloch moderne qui exige des sacrifices humains sous forme de conscription obligatoire au nom d’une raison d’Etat aussi arbitraire que non négociable : « Je sais bien que formulé ainsi mon raisonnement semble paradoxal ; on jugerait aujourd’hui très difficile d’opposer la Patrie à l’État. Cette opposition eût paru pourtant naturelle à nos pères ». Et d’ajouter : « La Patrie c’était (…) tout ce qu’il avait reçu, tout ce qu’il pouvait transmettre à sa famille, tout ce qui assurait cette transmission – c’était sa famille elle-même, immensément agrandie, mais toujours reconnaissable » (La France contre les robots).
De même le pape François dénonce l’aliénation des peuples en Amérique latine : « Nous sommes sous-développés, mais également sous domination, soumis à la puissance des colonisations idéologiques et économiques. Nous ne sommes pas libres. Certes, nous avons notre façon d’être, mais les multinationales ont fait leur œuvre ! »
Là encore le parallèle avec Bernanos dénonçant l’aliénation du peuple par les puissances de l’argent est saisissant : « D’une manière générale, il est juste d’écrire que la Bourgeoisie, depuis cent cinquante ans, peut être définie : la classe française dont le sort, dès l’origine, s’est trouvé lié à l’économie libérale, qui a défendu pied à pied le régime inhumain de l’économie libérale, qui s’est laissé arracher un par un, ainsi que des concessions gratuites, les réformes indispensables ».
Ou encore quand il écrit : « Les gens du peuple ont un mot très profond lorsqu’ils s’encouragent à la sympathie. Mettons-nous à sa place, disent-ils. On ne se met aisément qu’à la place de ses égaux. À un certain degré d’infériorité, réelle ou imaginaire, cette substitution n’est plus possible. Les délicats du XVIIème siècle ne se mettaient nullement à la place des nègres dont la traite enrichissait leurs familles » (Les Grands cimetières sous la lune).
Le fait que la vision qu’a le pape François du peuple corresponde à celle de Georges Bernanos devrait rassurer tous ceux qui craignaient que le souverain pontife ne prône le grand remplacement.
Le pape François est le premier à déplorer l’aliénation des peuples par les forces de l’argent et le déracinement forcé auquel les migrants sont acculés. Il n’est pas plus responsable des vagues migratoires que le SAMU n’est responsable des accidents de la route.
Il conçoit l’Eglise comme l’ensemble des baptisés et non simplement comme la hiérarchie ecclésiastique. Il considère également que l’Eglise doit être un hôpital de campagne dans un monde régi par le Prince de ce monde et soumis à l’idole de l’argent. Il rappelle à temps et à contre temps que les migrants doivent être toujours regardés d’abord et avant tout comme des personnes humaines c’est-à-dire comme nos frères. Il joue son rôle de vicaire du Christ sur terre.
De ce point de vue la lecture de Politique et société est un bon moyen de découvrir ce que dit et ce que pense réellement le pape. C’est aussi un moyen salutaire d’échapper aux commentaires malveillants des journalistes spécialisés qui répétaient inlassablement sous Jean-Paul II et Benoît XVI que les catégories droite/gauche ne permettaient pas de comprendre l’action du pape mais qui aujourd’hui suggèrent en couverture de leur publication que le pape François serait partisan puisque de gauche.
Mais peut-être que l’explication de ce mystère réside justement dans le fait que, à l’image des écrivains catholiques français Charles Péguy, Georges Bernanos et Léon Bloy qu’il cite régulièrement, il dénonce l’idole de l’argent…
[1] « Tu as bien fait de dire : Je n’ai pas de mari, car tu as eu cinq maris et l’homme que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit la vérité. » Jean 4, 17-18