La formule de Boltzmann

Le devoir de réserve qui s’impose aux hauts fonctionnaires est parfois un couvercle bien lourd à porter : on voit et on comprend beaucoup de choses, on assiste à de nombreux événements dont on est parfois protagonistes, on connaît le dessous des cartes mais on ne peut les révéler sous peine de provoquer l’effondrement du château de cartes…

Les romans de Gérard Pardini, haut fonctionnaire ayant exercé des responsabilités à la fois opérationnelles et stratégiques dans divers ministères régaliens, n’en sont donc que plus précieux. Sans rien dévoiler des dossiers qu’il a eus à connaître au fil de sa carrière, il livre une réflexion qui est nourrie de son expérience.

Lucides, désabusés mais également drôles ses romans portent un regard sans complaisance sur l’évolution de notre société mais sans hostilité, à l’image de ces moralistes du XVIIème siècle qui, après avoir fréquenté les cercles de pouvoirs, côtoyé les grands et sondé leurs petitesses en tirent des leçons qu’ils veulent partager.

C’est dans cette veine que s’inscrit le dernier roman de Gérard Pardini intitulé La formule de Boltzmann et publié chez L’Harmattan (les premières pages peuvent être lues sur http://www.gerard-pardini.fr/spip.php?article134).

 On y voit des décideurs persuadés d’œuvrer pour le bien de l’humanité mais qui ne soupçonnent pas un seul instant la noirceur de leurs âmes, un système politique conçu pour favoriser l’harmonie qui, au fil des catastrophes déraille vers l’absurde, une folie qui est aussi celle de leurs administrés et une lucidité sur l’évolution du monde qui reste l’apanage des femmes.

Cela vous fait penser à quelque chose ?

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