JC nous propose une réflexion brève mais percutante sur le gouvernement au nom de la science.
Le césaro-scientifisme ; voilà le nouveau terme pour penser la forme prise par le Pouvoir aujourd’hui.
La crise du COVID 19 aura matérialisé une évidence que l’on voyait déjà poindre avec l’écologie: c’est par l’argument scientifique que tend à se légitimer désormais le pouvoir politique. Il faut croire la parole scientifique ; nouvelle Autorité avec ses églises et ses sectateurs que le pouvoir politique peut, au gré de ses velléités, convoquer comme argument moral pour se justifier. Ce que le religieux spirituel ne lui permet plus – le laïcisme et le sécularisme ont scié à son insu la branche qui le soutenait- le religieux médical lui en offre désormais la possibilité… Reformuler le croire contemporain. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, il faut croire les scientifiques… Mais lesquels croire dans un monde savant dissonant ?
Le césaro-scientifisme à l’embarras du choix. Il peut aujourd’hui restreindre les libertés mieux que n’importe quel ordre politico-religieux car il a suffisamment d’arguments pour « faire et défaire » et personne ne peut l’anathématiser : c’est la parole scientifique ! Il a donc ses hérauts : les médias officiels et ses chaines d’opinion en continu et ses nouveaux clercs : les « toujours » Hautes Autorités de Santé.
Autorité ! Le mot est lâché qui nous fait retomber sur le vieux couple moteur de l’articulation du « Pouvoir temporel » et de « l’Autorité spirituel ». Parodiant cette alliance honnie des républicains du « Sabre et du Goupillon » leurs descendants aujourd’hui peuvent désormais porter partout la nouvelle alliance du Marché et de la Blouse blanche.
D’aucuns parlent déjà de dictature sanitaire sans se retourner sur l’histoire. Redde caesari quae sunt caesaris, la dictature n’a jamais été religieuse ; pas plus qu’elle ne sera sanitaire, scientifique ou technologique car la dictature est partout et toujours le fait du Prince.