La pudeur dissuade les chrétiens de témoigner de leur foi et d’aller à la rencontre de ceux que l’Esprit saint a placés sur leur chemin.
La pudeur inverse l’ordre des priorités : elle substitue la peur de commettre un impair ou de paraître importun à l’urgence d’aimer.
Quand le Christ nous commande d’aimer notre prochain la pudeur vient susurrer à notre oreille : N’en fais rien : vous n’avez même pas été présentés…
La pudeur fait avorter toutes les rencontres que Dieu avait prévues pour se révéler à autrui à travers nous.
La pudeur nous fournit hypocritement mille arguments : l’eau est trop chaude, l’eau est trop froide, l’eau est trop tiède…
La pudeur flatte notre pusillanimité, atrophie en nous la vie et bannit la spontanéité.
Elle étouffe progressivement notre générosité et notre capacité d’indignation face à l’injustice.
La pudeur nous emprisonne et nous empoisonne : elle nous renferme en nous-même et nous inocule le virus de l’indifférence qui rend aveugle et sourd à la fois à la vérité et à l’amour.
C’est cette indifférence aux autres dont le pape François nous dit qu’elle est infiniment plus contraire à Dieu que tous les faux-pas qu’il nous arrive de faire en allant vers eux.
En créant de la distance entre nous et autrui la pudeur nous isole et nous aliène en nous détournant de notre seule vocation qui est d’aimer.
La pudeur nous fait dépérir et rabougrir.
La pudeur est une maladie mortelle qui prétend figurer au rang des vertus.
La pudeur est le masque de l’Ennemi !