Pour renvoyer dos-à-dos le christianisme et l’islam, ceux qui n’ont plus que la mauvaise foi en guise de foi, font remarquer que les guerres de religion et les croisades des chrétiens valent bien la guerre sainte et les attentats islamistes des musulmans. Fermez le ban !
Ils se contentent alors de décrier LES religions qui empièteraient sur l’espace publique et menaceraient la liberté des incroyants et des athées au lieu de décrire LA religion au sein de laquelle on trouve des gens qui menacent effectivement la liberté des autres : l’islam.
La première façon de répondre à ces arguments hystériques c’est d’opposer des arguments historiques : les guerres de religion en Europe étaient mues par des causes politiques qui prenaient prétexte de divergences théologiques contrairement aux jihadistes actuels qui pour des raisons théologiques veulent détruire les réalités politiques qui ne leur conviennent pas (Etats laïcs).
Les croisades sont des réponses ponctuelles à l’occupation de Jérusalem par les musulmans et l’interdiction faite aux chrétiens de s’y rendre en pèlerinage. Le but des différentes expéditions était de libérer Jérusalem, pas de convertir les musulmans par la force.
Mais la meilleure façon de répondre à ces arguments c’est de faire un petit rappel théologique.
Certes les chrétiens ne se comportent pas nécessairement bien et utilisent parfois les mêmes procédés que ceux qu’ils reprochent aux musulmans mais quand ils adoptent de tels comportements, ce sont des comportements que l’Evangile proscrit mais que le Coran prescrit. Toute la différence est là !
1/ Le Coran est le cœur du problème
Comme dit Gaspard Proust, un chrétien intégriste qui applique le Nouveau Testament à la lettre, c’est un mec qui se met à embrasser tout le monde dans la rue ! On peut reprocher aux intégristes chrétiens de ne pas aimer assez leur prochain mais dans ce cas on leur reproche de ne pas être assez chrétiens.
A l’inverse un musulman qui cherche à être cohérent avec le Coran est celui qui ne renonce au jihad que temporairement et pour des raisons tactiques.
Un musulman qui cherche à être cohérent avec le Coran ne tolère les juifs et les chrétiens qu’en tant que citoyens de seconde classe (dhimmis).
Un musulmans cohérent avec le Coran cherche à convertir les autres sous la menace de leur ôter la vie.
Un musulmans conforme au Coran punit de mort ceux qui quittent l’islam.
Un musulman selon le Coran conteste aux femmes (c’est-à-dire à plus de la moitié de l’humanité !) les droits qui découlent de leur dignité intrinsèque.
Un musulman qui veut vivre conformément au Coran cherche à imposer la charia dans l’espace public.
Les musulmans que nous considérons comme modérés, il les considère comme modérément musulmans.
Les musulmans que nous considérons comme ouverts et tolérants, il les considère lui comme des traîtres et des apostats.
Les musulmans que nous considérons comme bons, il considère que ce ne sont pas de bons musulmans.
C’est d’ailleurs la masse des musulmans indécis qui est l’enjeu de la stratégie de Daesh : il veut cliver l’ensemble des musulmans contre l’ensemble des non-musulmans et spécifiquement des juifs et des chrétiens. Il veut obliger tous les musulmans à choisir leur camp.
C’est pour cela que le pape François fait tout ce qu’il peut pour ne pas entrer dans son jeu et qu’il refuse de se positionner contre le monde musulman. Nulle naïveté chez lui. Il est mieux informé de la réalité du monde musulman et de la situation des chrétiens d’Orient que tous ses détracteurs qui, contrairement à lui, ne disposent pas du réseau de renseignement incomparable que constituent la structure de l’Eglise catholique et les services du Vatican. Simplement on ne donne pas à satisfaction à son adversaire en lui accordant l’effet qu’il cherche à obtenir.
Car si Daesh cherche à enrôler l’ensemble des musulmans derrière sa bannière c’est précisément parce que tous les musulmans ne règlent pas spontanément leur vie sur les prescriptions du Coran. Ou qu’ils en prennent et qu’ils en laissent. Les partisans de Daesh, les salafistes, les Frères musulmans et les barbus de tout poil veulent substituer à ce Coran alternatif un Coran authentique et intègre.
La seule chose qui soit rassurante c’est que, alors que les chrétiens ne sont jamais vraiment à la hauteur des exigences de l’Evangile, il existe des musulmans qui valent mieux que le Coran.
2/ Les musulmans sont nos frères et nous avons le devoir de leur annoncer la Bonne nouvelle
C’est donc à eux que nous, chrétiens, sommes tenus d’annoncer cette bonne et étonnante nouvelle : Dieu nous aime et nous l’a prouvé !
C’est à nous chrétiens de le faire parce que personne ne le fera à notre place.
C’est à nous chrétiens de le faire sans attendre d’avoir le feu vert de l’épiscopat qui aurait dû en faire une de ses priorités explicites depuis le début des années 1980 et qui ne le fait toujours pas : après tout l’Eglise c’est d’abord l’ensemble des baptisés et pas d’abord une structure hiérarchique par moment plus démissionnaire que missionnaire…
C’est à nous chrétiens de nous adresser en priorité aux musulmans que nous croisons (collègues de travail), que nous fréquentons (amis) ou que nous ne connaissons pas encore (forums sur Internet) pour leur annoncer que Dieu est bien plus merveilleux que l’idée même qu’ils s’en faisaient.
Que si le Coran est le cœur d’une religion créée par l’homme pour l’homme – d’où le traitement qu’il réserve à la femme – l’Evangile est le recueil de quatre témoins distincts qui rendent compte d’un événement inouï (et non pas d’une théorie), d’une preuve d’amour tellement inouïe qu’elle ne pouvait venir que de Dieu.
Qu’Il est amour et non pas soumission (islam en arabe).
Qu’Il a renoncé à Sa seigneurie suprême pour faire le premier pas vers nous et nous sauver non seulement collectivement mais individuellement.
Qu’Il nous a aimés jusqu’à souffrir pour nous et par nous.
Qu’Il nous a prouvé que c’était bien Lui (et non un remplaçant de dernière minute) en ressuscitant.
Que c’est Lui qui aime chacun d’entre nous individuellement alors même qu’aucun d’entre nous n’est très aimable.
Qu’Il veut nous sauver alors que nous ne le et ne Le méritons pas.
Qu’Il est tout-puissant mais que, contrairement à l’homme, il manifeste d’abord sa puissance dans l’amour et non dans la domination.
Que c’est Lui qui accorde à l’homme et à la femme une dignité égale parce qu’elle découle de leur même nature.
Qu’Il respecte notre conscience parce qu’Il attend de nous un acquiescement libre et éclairé et non concédé dans la peur du châtiment.
Qu’Il dépasse complètement notre entendement mais qu’Il se laisse approcher par notre raison.
Qu’Il veut notre bien et non le respect formel d’une loi.
Qu’Il veut que nous l’accueillions de tout notre cœur et non que nous le confessions du bout des lèvres.
Qu’Il nous aime même si nous ne le connaissons pas encore.
Qu’Il il nous aimera jusqu’au bout, même si nous refusons de Le reconnaître pour l’instant.
Qu’Il il nous aimera jusqu’au bout, jusqu’au moment où nous prendrons la décision ultime, ici ou au-delà, de consentir à Son amour ou de le rejeter pour toujours.
Qu’Il nous aime infiniment et que Sa volonté c’est que nous apprenions à L’ aimer et à nous aimer.
Qu’Il nous veut libres, conscients et heureux pour que nous choisissions de vivre l’éternité à Ses côtés.
Mais j’aurais aimé vous voir aborder la religion nouvelle en compétition avec le Christianisme.
La Religion des Droits de l’Homme, dont on observe certains aspects dans « la lutte antiraciste », et qui dans sa lutte contre la religion archaïque (la notre), peut se résumer en ‘l’amour du lointain’ par opposition à ‘l’amour du prochain’.
Restons bref, et notons que cette FOI réintroduit le délit de blasphème (lois mémorielles) comme la précédente du XXème siècle (Communisme) …
Un dernier mot pour signaler que cette évolution avait été présentie par Jean-Jacques Rousseau : « Méfiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin de leur pays des devoirs qu’ils dédaignent accomplir chez eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins ».
Salut, ami.